Okayama est surtout connue pour son magnifique jardin japonais de Kōraku-en et son château noir surnommé le « château du corbeau ». Mais la préfecture d’Okayama, entre Hiroshima et Ôsaka, a bien plus à offrir. Voici quelques idées de visites à ne pas manquer si vous souhaitez visiter Okayama.
Visiter le château d’Okayama et le jardin japonais de Kōraku-en
La première étape de notre voyage dans la préfecture d’Okayama nous emmène à la découverte de la ville principale de la préfecture : Okayama. Okayama est à mi-distance entre Osaka et Hiroshima, elle est située à une heure seulement de Kyoto et à environ 35 minutes d’Hiroshima et 45 minutes d’Osaka en Shinkansen.
Les touristes se rendent généralement à Okayama pour son château et son jardin japonais de Koraku-en.
Visiter le château d’Okayama
Situé sur les rives de la rivière Asahi, le château noir d’Okayama (Okayama-jo), était l’un des plus anciens du Japon. Un bombardement l’a détruit pendant la Seconde Guerre Mondiale. De l’original construit en 1597, il ne reste que 2 tours de guet classées « patrimoine culturel au Japon ». L’actuel château d’Okayama a été reconstruit en 1966 et dispose maintenant du confort moderne (ascenseur et climatisation !). À l’intérieur du château, on peut voir des objets d’époque, dont de véritables armures de Samuraï.
Comment aller au château d’Okayama depuis la gare JR d’Okayama ?
On peut y aller facilement en prenant le bus jusqu’à « Kenchomae » ou en tramway jusqu’à « Shiroshita ».
Visiter le jardin japonais de Koraku-en
Juste à côté du château d’Okayama, de l’autre côté de la rive, ne manquez surtout pas le Koraku-en ! Le Koraku-en est l’un des plus beaux jardins japonais du Japon. Datant du XVIIème siècle, il a été réaménagé au fil des années. Au départ, le jardin ne possédait pas de collines. C’était principalement des rizières et de terres agricoles. Le seigneur (le Daimyō) ne se promenait donc pas dans les allées mais profitait de la vue depuis l’un des pavillons. Parmi les pavillons dans le jardin, il y a la maison Enyo (Enyo-Tei) où le Daimyō séjournait et un théâtre de Nô avec une scène extérieure.
Le Koraku-en est un véritable havre de paix organisé en plusieurs scènes : la forêt, la ferme… Une partie est d’ailleurs consacrée aux rizières et aux plantations de thé. Quand on se promène dans les allées du jardin, on a l’impression d’être loin de la ville. C’est justement pour ça que le seigneur du château d’Okayama avait fait construire ce jardin : pour s’isoler et profiter du calme loin de ses fonctions. D’ailleurs, même si le château est juste à côté, on a rarement des points de vue dessus.
Le jardin paysager change de visage au fil des saisons. Au printemps, c’est l’endroit idéal pour voir les cerisiers en fleurs. En été, c’est au tour des fleurs de lotus d’émerveiller les visiteurs et, en automne, les érables japonais apportent des couleurs rouges-orangées.
Pour aller au jardin de Koraku-en depuis la gare de JR, vous avez un bus direct « Okayama Korakuen Bus » qui met 10 minutes seulement. Prix : 100 yens (soit 80 centimes).
Où dormir et où manger à Okayama ?
Nous avons passé la nuit à l’hôtel Granvia juste à côté de la gare d’Okayama. C’est également là que nous avons déjeuné à midi. Nous y avons mangé une spécialité locale d’Okayama : le Kakushi Sushi (sushis cachés). L’histoire raconte que ce plat est née durant le début de la période Edo. Un seigneur décréta que les habitants devaient manger uniquement des plats à la garniture simple. Pour contourner cette règle, les habitants ont alors caché les garnitures. Du coup, quand on ouvre la boîte, on voit uniquement de l’omelette râpée au dessus du riz. Mais en retournant le plat on trouve des garnitures plus luxueuses (du poissons, des crustacés…).
Le restaurant Kibizen ,qui propose le Kakushi Sushi, se trouve au 2ème étage de l’hôtel Granvia.
Visiter Imbe, le berceau de la poterie de Bizen
La poterie de Bizen a été une réelle découverte pour nous. À vrai dire, malgré nos précédents voyages Japonais, nous connaissons très peu l’histoire, la culture, et l’art japonais. Nous avons en tête les clichés habituels : des grandes villes, des mangas, des sushis et des geishas. Nous n’avions jamais entendu parler de la poterie alors que la céramique japonaise figure parmi les arts traditionnels les plus anciens du Japon.
Histoire de la poterie de Bizen
La poterie de Bizen est une des plus anciennes poteries du Japon, au même titre que celle de Seto, de Tokoname, de Shigaraki, de Tanba et de Echizen. Cette technique millénaire était utilisée autrefois pour conserver l’eau, les grains, le thé, le riz. Mais avec la pratique de la cérémonie du thé, à partir du XVIe siècle, la poterie du Bizen a connu son essor durant l’époque Momoyama. Pour cause, chaque pièce réalisée à la main est une oeuvre d’art unique car sa coloration et ses motifs dépendent de l’emplacement dans le four durant la cuisson. Les grands maîtres de thé (chajin) préfèrent l’humilité et la simplicité, ce qui explique l’intérêt pour les poteries de Bizen qui sont entièrement naturelles et sans peinture décorative.
La poterie de Bizen est tellement importante que certains céramistes sont classés « Trésor national vivant du Japon », un prix décerné aux gardiens de biens culturels intangibles importants.
Visiter des ateliers de poterie de Bizen à Imbe
Le village de Imbe est considéré comme étant le berceau de la poterie de Bizen. On y trouve aujourd’hui plus de 100 ateliers et galeries de potiers.
Durant notre visite d’Imbe, nous rencontrons Mori Toshiaki et Mori Hiromasa. Ils nous montrent l’intérieur de leurs ateliers (ateliers Moritôsui-en et Hozangama). Ils nous expliquent qu’il faut 12 années d’apprentissage avant de maîtriser la technique de la poterie de Bizen. L’argile utilisée est préparée puis séchée durant une année. Elle est ensuite malaxée avec des gestes précis. Les objets fraichement fabriqués sont cuits au feu de bois dans des fours traditionnels en brique et en terre à 1300 degrés. Ils nous expliquent aussi que le prix dépend de l’utilisation de l’objet et du symbole et non de la taille. Une pièce qui sera utilisée pour la cérémonie du thé aura donc plus de valeur qu’une simple assiette ou un verre.
Bizen Osafune : visiter une véritable forge traditionnelle et le musée du sabre japonais
Avant de rejoindre le bord de mer de Setouchi, nous nous arrêtons au musée du sabre japonais d’Osafune.
On ne le savait pas mais il existe de nombreuses sortes de sabres au Japon. Il y a évidemment le katana que tout le monde connait mais il y en a d’autres comme le tachi, le wakizashi, le tantō, le naginata, ou encore le nagamaki.
Il existe peu de musées entièrement consacrés aux sabres japonais au Japon. C’est pourtant un art très ancien. Le musée du sabre japonais d’Osafune expose des sabres qui ont plusieurs siècles. Certains sabres exposés dans les vitrines datent du XIVème siècle et sont intactes sans aucune rayure !
Le sabre japonais est une véritable oeuvre d’art. Et ce qui est complètement fou c’est que 50% des épées classées Trésors nationaux du Japon sont sorties des forges de Bizen ! Osafune est donc historiquement un lieu important de la fabrication des sabres japonais.
En plus de l’exposition, le musée du sabre japonais de Bizen Osafune fait des démonstrations chaque deuxième dimanche du mois pour montrer aux visiteurs comment sont fabriqués les sabres. Plusieurs corps de métier interviennent dans le processus de fabrication : les forgerons, les polisseurs, les graveurs, les sculpteurs… Il faut une année entière pour terminer un sabre.
Aujourd’hui encore, les forgerons et les artisans perpétuent cet art.
- Pour aller au musée du sabre japonais de Bizen Osafune il faut prendre le train d’Okayama jusqu’à la station « Osafune » puis marcher 35min (2,8km) ou prendre un taxi (7min). Vous pouvez aussi louer un vélo directement à la station de train.
Mer intérieure de Seto : Kuroshima Venus Road à Ushimado
Après avoir passé la nuit à l’hôtel Limani, nous embarquons à bord d’un voilier pour naviguer dans le détroit d’Ushimado dans la mer intérieure de Seto. La mer de Seto, surnommée la « Méditerranée japonaise », est parsemée de nombreuses îles. Juste en face d’Ushimado à Setouchi, il y a l’île de Maejima et les trois petites îles de Kuroshima, Nakanoko et Hashinoko qui sont reliées entre elles par un banc de sable à marée basse. Ce banc de sable s’appelle la « Venus road » (la route de la Vénus de Kuroshima).
Vous pouvez aussi profiter d’un magnifique point de vue en allant à l’Ushimado Olive Garden au sommet de la colline la plus élevée d’Ushimado. On ne s’attend d’ailleurs pas à trouver des oliviers en venant au Japon. Mais le climat doux de Setouchi est particulièrement propice à la culture de plantes méditerranéennes.
Visiter cette partie là de la préfecture d’Okayama n’est pas simple avec les transports en commun. Il faut d ‘abord prendre le train jusqu’à la gare JR de Saidaiji, puis prendre le bus Ryobi jusqu’au terminus à Ushimado. Il faut un peu plus de 2h pour y aller depuis Okayama. Le mieux est donc de louer une voiture.
Visiter Kurashiki Bikan : un quartier historique aux allures de village traditionnel japonais
Vieilles maisons traditionnelles aux murs blancs et en bois, des saules pleureurs alignés sur les rives de la rivière Kurashiki, des barques traditionnelles… Tout y est pour faire une belle carte postale.
En visitant Okayama, ne manquez surtout pas Kurashiki Bikan !
Kurashiki était un lieu majeur pour le commerce, notamment du riz et du sucre. Le quartier de Bikan était d’ailleurs le quartier des commerçant avec de nombreux entrepôts.
A la nuit tombée, les rues éclairées se vident et l’atmosphère est unique.
Que faire à Kurashiki Bikan ? Nos activités coup de coeur
Parmi les activités incontournables à Kurashiki Bikan, ne manquez pas la balade en barque le long de la rivière Kurashiki. Vous pouvez aussi visiter le Musée d’art Ōhara. C’est le plus ancien musée privé d’art occidental du Japon. Le musée d’Ōhara est connu pour ses nombreuses oeuvres impressionnistes. On peut ainsi y admirer des oeuvres de Monet, Renoir, mais aussi Picasso, Matisse…
Si vous aimez les activités manuelles, vous pouvez aussi vous essayer au « masking tape ». Le masking tape, un scotch décoratif, a été inventé ici à Kurashiki !
Enfin, si vous êtes gourmands, vous pouvez goûter au Parfait, un délicieux dessert avec de la glace et des fruits frais.
Notre voyage dans la Préfecture d’Okayama se termine à Kurashiki.
La préfecture d’Okayama est vraiment variée. On change tous les jours de décor entre la grande ville Okayama, la campagne de Bizen, la mer intérieure de Seto ou encore le centre ville historique de Kurashiki Bikan
On espère que cet article vous donnera quelques visites à ne pas manquer.
À bientôt pour la suite du voyage au Japon !
Clo & Clem
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