Après l’effort du rafting vient le réconfort du parc Chitwan. Du Népal, nous connaissions le tumulte de Katmandou et les hauts sommets de l’Himalaya. Nous sommes sur le point de découvrir une toute nouvelle facette du Népal : un safari dans la jungle.
Où dormir au parc Chitwan quand on ne prend pas le pack ? Notre coup de cœur pour l’hôtel Green Park
Mais heureusement, ce n’est pas le cas. Il n’y a que 32 chambres et même quand l’hôtel est plein, il reste très calme et agréable. Cerise sur le gâteau, il existe deux chambres “lune de miel”. Parfait pour nous 🙂 Ce que nous avons le plus aimé ? La gentillesse et la disponibilité du personnel.
La chambre répond parfaitement à nos attentes : un grand lit confortable, une grande salle de bain toute propre, une clim qui fait vraiment du bien face aux 40°C à l’extérieur, et un balcon pour se reposer en soirée. La décoration est très soignée et des petites fleurs ont été disposées dans toute la pièce. On ne peut pas rêver plus romantique !
Même si notre chambre est magnifique, nous ne sommes pas venus à Chitwan pour rester dedans. A quelques centaines de mètres, des rhinocéros à une corne, des crocodiles, des éléphants sauvages et même des tigres vivent en liberté.
Visiter le parc Chitwan : comment choisir les meilleures activités ?
La majorité des touristes viennent à Chitwan avec des formules tout compris. Dans le prix de ces packs, il y a le transport, l’hôtel, la nourriture et certaines activités. On peut prendre en option le rafting.Les premiers prix tournent autour de 100 euros pour 2 jours/une nuit. Mais pour ce prix là, pas de liberté et l’obligation de suivre le groupe. Or, nous sommes en pleine saison touristique. Des cohortes de touristes chinois et indiens ont envahi le parc. Habillés de leurs plus beaux habits fluos, on les entends à 50 km à la ronde. Pas vraiment les meilleures conditions pour visiter le parc au calme et pour pouvoir espérer s’approcher des animaux sauvages.
On décide donc de ne pas prendre de pack, et de nous rendre par nous-même au parc Chitwan. Pour éviter de suivre les groupes, nous choisissons des activités “à la carte” proposées par l’hôtel. Nous avons comme choix : un safari à dos d’éléphant, naviguer sur la rivière en pirogue, marcher dans la jungle avec un guide ou encore un safari en jeep.
Pour maximiser nos chances de voir des animaux sauvages, nous choisissons le safari en jeep (qui nous permettra de parcourir de grandes distances dans le parc) et la marche dans la jungle (pour s’approcher des animaux sans bruit).C’est donc en petit comité de 3 à 5 personnes que nous partons parcourir le parc de Chitwan. Malheureusement, les mois d’avril et de mai, c’est la saison des fortes chaleurs, les animaux ont donc tendance à se cacher à l’ombre pendant le jour et sortir la nuit quand il fait un peu plus frais.
Nous avons appris par la suite une petite astuce que nous n’avons pas pu tester par manque de temps. Il paraîtrait qu’il est plus simple de s’approcher des rhinocéros sur le dos d’un éléphant. Les rhinocéros n’ont pas une bonne vue et ils se fient surtout à leur odorat. L’odeur des humains étant cachée par celle de l’éléphant, nous pouvons nous approcher sans se faire remarquer.
Nous avons tout de même pu voir une grande diversité d’oiseaux, des singes, des daims tachetés, des crocodiles et tout de même deux rhinocéros dont un en colère et très près de nous.
La meilleure saison pour voir les animaux à Chitwan, c’est sans doute l’automne ou le début du printemps.
Dormir chez une famille nepalo-anglaise à Katmandou
Lors de notre séjour à Chitwan, nous n’avons pas rencontré que des rhinocéros. Nous avons aussi fait la connaissance d’Owen.
À notre arrivée à Chitwan, le bus local nous a déposé à quelques kilomètres de notre hôtel. Très vite harcelés par les rabatteurs des autres hôtels, nous ne savions plus où donner de la tête. Tout d’un coup, notre regard croise un homme blanc qui se dirige avec détermination (et une caisse à outils) dans un mini-bus. Devant nos mines interrogatrices, un rabatteur nous explique : “Ici tout le monde connaît cet homme. C’est un Anglais. Il se rend au village de Chitwan tous les ans depuis 20 ans !”. Ni une, ni deux, nous sautons dans le mini-bus. En nous voyant, l’anglais est méfiant. Les touristes, il n’aime pas beaucoup ça. Clo engage la conversation avec lui. S’il vient ici depuis 20 ans, il doit connaître le village comme sa poche ! Petit a petit, Owen se déride et commence à nous décrire le village. Il y a à peine quelques années, il n’y avait ni route ni eau potable. Aujourd’hui, ils ont internet ! Cette évolution fulgurante du au tourisme a été a la fois une bénédiction et une malédiction pour le village. Une partie des villageois ont vu leurs revenus décupler mais l’âme du village s’est envolé. L’esprit de commerce a remplacé en partie l’esprit d’accueil et les paysans ont été les grands perdants du développement touristique. Clo lui demande alors pour quelle raison il continue de venir. Il nous montre sa caisse à outils. “J’ai mis en place un système pour aider les moins fortunés à s’en sortir. J’offre régulièrement des caisses à outils remplie au chef des villages alentours et tout le monde peut venir les emprunter pour pouvoir améliorer leurs maisons. Et puis, j’ai ma famille de cœur ici…” Complètement en confiance, Owen nous raconte alors les différentes étapes de sa vie qui l’ont amené au Népal. Il y a trouvé un refuge, une terre d’accueil. Il a même fini par épouser une jeune femme népalaise et ils ont eu un petit garçon. Ils vivent entre l’Angleterre et le Népal. Mais, c’est au Népal qu’il se sent le plus heureux. Finalement ravi de nous avoir rencontré, Owen nous invite à à séjourner chez lui à Katmandou. C’est avec plaisir que nous acceptons.
Retour à Katmandou et découverte de la vie quotidienne d’une famille népalaise De retour du parc de Chitwan, nous retrouvons la folie des rues bondés de Katmandou. Pour ajouter au chaos ambiant, une pénurie de pétrole sévit depuis quelques jours au Népal. Les stations d’essence sont prises d’assaut et les taxis en profitent pour multiplier les prix. Heureusement que nous avons rencontré Owen 🙂 Cette fois-ci, nous n’allons pas au Hyatt, nous allons chez Owen. Avec sa femme, Sita, ils ont construit une belle maison sur quatre niveaux. Ils l’ont surnommée “l’oasis”. Comme dans la majorité des familles népalaises, toute la famille est regroupée sous le même toit : les grands-parents, la famille du frère de Sita ainsi que des cousins. Après avoir visité la maison, nous sortons pour découvrir le quartier. Rien à voir avec Thamel… Ici les Népalais vivent calmement. Les seuls magasins sont des petites épiceries et quelques couturiers. Les gens nous croisent sans réellement se soucier de notre présence. Voilà le vrai visage de Katmandou, un visage qui nous plait beaucoup plus. Après quelques minutes de marche, nous nous arrêtons dans la minuscule boutique d’un cousin de Sita pour boire du lait caillé. Il s’agit d’un petit cabanon fait de brics et de brocs. Owen nous explique qu’il s’agit à la fois de la boutique mais aussi de la maison de cette famille. A l’arrière, une minuscule pièce sombre abrite un lit de fortune. Si personne ne nous l’avait dit, nous n’aurions jamais pu imaginer qu’une famille puisse dormir ici. Le soir, nous rentrons de notre balade complètement épuisés. La chaleur sur la ville est étouffante. Owen nous propose de prendre l’apéritif, ce que nous acceptons avec joie. Il nous apporte avec un œil malicieux une bouteille de rhum népalais et… des babibels !
Il a rencontré quelques jours plutôt deux dames anglaises qui en avaient acheté dans un supermarché de produits importés et qui ne voulaient pas les ramener dans leurs valises. Elles ne savaient pas qu’elles allaient faire deux heureux ! Nous finissons notre séjour par un repas aux chandelles. Non par romantisme mais par obligation. Le Népal n’arrivent pas à produire suffisamment d’énergie pour sa population. L’électricité est donc coupé 14 heures par jour ! Les familles reçoivent un planning pour connaître les heures de coupure. Pour remédier à cela, Owen est en train d’installer des panneaux solaires mais les travaux ont pris un peu de retard.
C’est donc dans la pénombre que nous dégustons notre dernier Dal baht, le plat national. Demain, nous partons pour l’Inde pour de nouvelles aventures !
A bientôt 🙂
Clo & Clem
3 commentaires
Salut les amoureux !
Super récit comme d’habitude cependant je suis surprise que vous ne soyez pas sensibilisé à la cause des éléphants domestiqués. Un peu déçue même de vous voir conseiller de faire un safari à dos d’éléphant !!
Ces pauvres bêtes sont maltraitées toute leur vie pour satisfaire les touristes en mal d’exotisme et c’est pourquoi je pense qu’un boycott est nécessaire. Pour mieux comprendre je vous conseille la lecture de cet article :
https://www.sethetlise.com/article-faire-de-l-elephant-en-thailande-ce-qu-on-cache-aux-touristes-123067764.html
J’avais une vidéo mais je ne la trouve plus…
En espérant vous faire changer d’avis !
Bonjour Joana,
Merci pour ton commentaire et le lien qui est très intéressant. Nous avons aussi un a priori négatif sur les safaris à dos d’éléphant. Lors de son premier séjour en Inde, Clem n’avait pas souhaité faire cette activité pour les mêmes raisons. A Jaipur notamment, les éléphants avançaient mécaniquement, les yeux vides. Triste spectacle, surtout quand on voit les mines ravies des touristes sur leur dos.
C’est d’ailleurs pour cette raison que nous n’avons pas fait de safari à dos d’éléphant à Chitwan. Pour autant, une fois sur place, nous nous sommes renseignés auprès d’Owen et de ses amis et ils nous ont assurés que les éléphants sont bien traités (ils ne sont pourtant pas toujours tendre avec l’évolution touristique du village). Et le fait est qu’ils n’avaient pas l’air de souffrir. En tout cas pas plus que des chevaux domestiques. Le tourisme à Chitwan est encore très récent. C’est toujours un petit village de paysans et nous sommes loin des dérives du tourisme de masse dans un pays comme la Thaïlande.
C’est pour toutes ses raisons que nous avons regretté à posteriori de ne pas avoir fait le safari à dos d’éléphant. Pour autant, nous ne connaissions pas la technique de dressage expliquée dans le lien. C’est pourquoi nous y réfléchirons toujours à deux fois si jamais l’occasion se reproduit 🙂
Merci pour votre réponse honnête 🙂 Bon retour en France !