Avant même notre départ, nous savions déjà que ce voyage dans le sud de Madagascar allait être une aventure incroyable et authentique, intensément humaine et riche en rencontres et découvertes. Ce voyage à Madagascar est particulier car c’est sans doute le voyage le plus important et le plus intense qu’on n’ait jamais vécu.
Cela fait 16 ans que Clo a quitté son île natale sans jamais avoir eu l’occasion d’y retourner. Madagascar, c’est toute son enfance. Elle est née à Tuléar mais a grandi à Antananarivo les 11 premières années de sa vie avant de venir en France. Étrangement, il ne lui reste que quelques rares souvenirs de sa vie là-bas. Ce voyage est donc l’occasion de redécouvrir ses origines. Nous vous embarquons avec nous à la découverte de Madagascar.
Voici le récit de notre première semaine de voyage entre Antananarivo et Tuléar sur la RN7 en Taxi-brousse. Au programme : la visite de Fianarantsoa et du Parc National de l’Isalo.
Voyager en Taxi-brousse à Madagascar entre Antananarivo à Tuléar : un début d’aventure épique entre Antananarivo et Fianarantsoa
Grand comme la France et le Benelux réunis, Madagascar est la cinquième plus grande île du Monde. Le réseau routier étant peu développé, avec moins de 2 000 km de routes goudronnées, et le chemin de fer étant en voie de disparition, il est illusoire de vouloir découvrir toute l’île d’un coup. Nous découvrirons bien vite que chaque trajet est une véritable aventure.
Pour rejoindre Tuléar depuis Antananarivo, la capitale de Madagascar, nous décidons de prendre un taxi-brousse. Le taxi-brousse est un mini-bus qui parcourt de longues distances. C’est un moyen de transport lent et peu confortable car les taxis-brousse ne partent qu’une fois pleins mais c’est aussi une excellente manière de voyager moins cher et avec les locaux. Le taxi-brousse s’arrête dans de nombreux petits villages qui ne sont pas indiqués dans les guides touristiques. Cela permet donc de découvrir la vraie vie des malgaches.
Bien qu’il n’y ait que 926km entre Antananarivo et Tuléar, il faut plusieurs jours pour faire le trajet en taxi-brousse. Comme il n’est pas recommandé de voyager de nuit (parce que les routes ne sont pas sécurisées et qu’il y a régulièrement des attaques), nous décidons de couper notre trajet en trois : Antananarivo-Fianarantsoa, Fianarantsoa-Ranohira (le village du Parc National de l’Isalo) et Ranohira-Tuléar.
Depuis le centre-ville d’Antananarivo, nous prenons un taxi pour aller à la gare routière des taxis-brousse qui vont vers le Sud de Madagascar. C’est la gare routière de Fasan’ny Karana. Si, tout comme nous, vous souhaitez voyager en taxi-brousse, allez à la gare routière très tôt le matin (vers 8h00). Si vous arrivez un peu plus tard, il y aura encore des taxis-brousse mais l’attente sera plus longue car les clients sont moins nombreux donc il faudra attendre que le mini-bus se remplisse.
La gare routière de Fasan’ny Karana se situe dans le Sud d’Antananarivo, à 4-5 km du lac d’Anosy. D’après les dernières informations, la gare routière de Fasan’ny Karana sera transférée à Ambohimanambola très prochainement. Alors renseignez-vous avant d’y aller.
À l’approche de la gare routière, nous sommes pris dans un interminable bouchon. De nombreux rabatteurs viennent à la vitre de notre chauffeur de taxi pour négocier. Notre chauffeur hésite, refuse, puis finit par accepter de nous “vendre” pour 5000 Ariary (1,5 euros). Le rabatteur nous emmène alors dans l’une des petites agences qui vendent des tickets à la gare routière. Le prix affiché est de 45 000 Ariary pour aller jusqu’à Tuléar et 23 000 Ariary pour aller à Fianarantsoa. Comme tout est négociable à Madagascar, nous négocions le prix de nos tickets de bus. Les négociations sont houleuses. Nous décidons de demander directement le tarif aux chauffeurs des taxis-brousse dehors. Le rabatteur nous suit, hurle, nous menace mais nous restons fermes. En payant directement le chauffeur de taxi-brousse, notre billet jusqu’à Fianarantsoa nous a finalement coûté 18 000 Ariary (4,60 euros) et nous bénéficions des deux places à l’avant.
Notre mini-bus quitte Antananarivo et nous prenons la route pour Fianarantsoa. Pour parcourir les 400km de route entre Antananarivo et Fianarantsoa, il faut compter 8h en taxi-brousse. Malheureusement, la roue de notre taxi-brousse crève à 80km de l’arrivée. Au lieu d’arriver en fin d’après-midi comme prévu, nous sommes arrivés au milieu de la nuit. Voyager à Madagascar n’est pas simple et ce genre de mésaventure est courant. Il faut donc être patient et se répéter “Mora-mora” (Moura-moura). Mora-mora signifie : doucement, rien ne presse.
Visiter Fianarantsoa : que voir et où dormir ?
Fianarantsoa ne devait être qu’une étape de notre voyage jusqu’à Tuléar. Mais nous avons été très agréablement surpris par cette ville et sommes finalement restés 3 jours.
Où dormir à Fianarantsoa ?
Nous avons dormi chez Julienne et Patrick (lien Airbnb, lien Booking), une GuestHouse en plein cœur de la Ville Haute. Julienne et Patrick sont très accueillants. Les chambres sont propres, les toilettes et la douche sont à l’extérieur. La maison traditionnelle en brique rouge est située dans le quartier historique de Fianarantsoa.
Nous avons particulièrement aimé les petits-déjeuner copieux avec des fruits, du jus frais, du pain, du thé… Nous avons également mangé dans la GuestHouse le soir. Julienne travaille dans un restaurant chic de la ville, elle cuisine merveilleusement bien ! Si vous cherchez un endroit où dormir à Fianarantsoa, ne manquez pas cette GuestHouse !
Prix : 31 000 Ariary (8euros) la nuit avec le petit-déjeuner.
Repas : 20 000Ar (5 euros : entrée, plat et dessert).
Que visiter à Fianarantsoa ?
La ville a été fondée en 1831 par la reine Ranavalona Ire sur la colline de Ivoenana. Fianarantsoa, capitale de la province des Betsiléo (les “Invincibles”) signifie “là où l’on apprend le bien”. Et pour cause, c’est la ville malgache qui compte le plus d’écoles et d’églises !
Nos avons rencontré Julien, un lycéen qui s’est inprovisé guide le temps d’une journée. Ensemble, nous visitons la Ville Haute, nous nous promenons dans les petites ruelles et découvrons les nombreuses églises anciennes.
Nous rejoignons ensuite la ville basse en passant par le marché. Le marché est coloré, authentique. Les marchands vendent des fruits, des légumes mais aussi des plantes médicinales. L’ambiance à Fianarantsoa est agréable, bienveillante.
Après la cohue d’Antananarivo et notre éprouvant trajet en taxi-brousse, nous prenons le temps d’apprécier le calme de Fianarantsoa avant de reprendre la route pour Ranohira, dans le Parc National de l’Isalo.
Coup de cœur pour le Parc National de l’Isalo à Ranohira : randonnée dans le Colorado malgache
Le taxi-brousse pour aller à Ranohira nous coûte 20 000 Ariary (5 euros). Il faut compter 6h de route pour faire les 300km qui séparent Fianarantsoa de Ranohira.
Le Parc National de l’Isalo, surnommé le “Colorado malgache”, est un immense massif de grès érodé qui date du Jurassique (période géologique qui s’étend de -201,3 à -145 millions d’années, l’apogée des dinosaures !). C’est notre coup de coeur de Madagascar ! Les paysages sont à couper le souffle. Ils varient entre déserts, canyons profonds, piscines naturelles, grottes, rivières… On peut y voir de reptiles endémiques mais aussi des lémuriens !
À l’intérieur du Parc National, il y a des emplacements pour faire du camping.
Vous pouvez prendre un guide pour visiter le Parc National d’Isalo une journée, ou plus si vous souhaitez dormir dans le parc. Note guide nous a permis d’en apprendre plus sur l’ethnie locale des Bara. Les Bara sont connus pour être des pasteurs nomades.
Tarif d’entrée du Parc national de l’Isalo : 65 000 Ar (16,50 euros). Claudia a bénéficié du tarif malgache (2000 Ar, soit 0,5 euros …).
Où dormir à Ranohira ?
Nous passons deux nuits aux Toiles de l’Isalo. Les chambres ont des douches et toilettes privées. Les bungalows ont une très belle vue pour admirer le coucher de soleil sur le Parc National d’Isalo et l’hôtel dispose d’une piscine pour se rafraichir après une longue journée de marche.
Après deux jours à Ranohira, nous prenons un dernier taxi-brousse pour Tuléar pour 20 000 Ariary (5 euros). Les paysages que nous traversons maintenant sont complètement différents : Le parc national de l’Isalo marque une véritable rupture entre le Centre et les Hauts Plateaux fertiles et le Sud désertique.
Nous croisons de rares villages sur la route. Parfois, des personnes à vélo portent des bidons d’eau sur des kilomètres pour rejoindre leur village. La pauvreté et la sécheresse nous choquent et contrastent avec la richesse qui sort des mines de saphir à ciel ouvert qu’on peut apercevoir le long de la RN7.
Arrivée à Tuléar en Taxi-Brousse : visite de la réserve naturelle de Reniala à Mangily
C’est avec beaucoup d’émotion que nous arrivons à Tuléar en début d’après-midi. Il fait très chaud, trop chaud ! Mais nous ne sommes pas là par hasard : c’est dans cette ville que Claudia est née. C’était il y a 28 ans…
La ville de Tuléar en elle-même n’est pas très intéressante à visiter. Les touristes visitent la côte d’Ifaty à la rencontre des Vezo, un peuple de pêcheurs en pirogues. Eau turquoise, plages de sable blanc, si vous avez du temps, ne manquez pas Salary Bay, au Nord de Tuléar.
Nous avons adoré la réserve naturelle de Reniala à Mangily. Depuis Tuléar, vous pouvez vous y rendre en taxi. Attention, il y a de fausses réserves et de faux parkings payants tout le long de la route. L’entrée de la véritable réserve n’est pas en bord de route et le parking y est gratuit : le chauffeur doit quitter la route principale et emprunter une route de terre sur plusieurs centaines de mètres avant d’arriver à l’entrée, marquée par un grand portail avec l’inscription “RENIALA, sentier botanique, forêt de Baobabs, réserve ornithologique“. La visite se fait accompagnée d’un guide. Vous verrez des baobabs millénaires et vous en apprendrez beaucoup plus sur cette plante (car il s’agit bien d’une plante et non d’un arbre !)
La suite de l’aventure à Madagascar dans le prochain article : direction Fort Dauphin, sur la côte Est de Madagascar !
Pour pouvoir réaliser ce voyage, nous avons souhaité nous associer avec deux partenaires : l’agence de voyage JACARANDA, qui a organisé la deuxième partie du voyage, et la compagnie aérienne CORSAIR, qui nous a permis de participer au vol inaugural reliant Saint-Denis de La Réunion et Antananarivo.
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1 commentaire
Votre article est vraiment très intéressant, j’ignorais que Madagascar était si grand ! Et que le baobab n’est pas un arbre (sacré plante tout de même!!)