Le massif des Écrins, à cheval entre deux départements, l’Isère et les Hautes-Alpes, et deux régions, l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Provence-Alpes-Côte d’Azur, est sans conteste l’un des plus beaux massifs d’Europe. En son cœur, le Parc national des Ecrins englobe et protège une grande partie du massif depuis sa création en 1973. Considéré comme le parc européen de la haute montagne, avec ses nombreux glaciers, c’est une terre d’alpinisme es mais aussi un joli terrain de jeu pour randonneurs et amoureux de la nature. On vous embarque avec nous à la découverte de ce territoire sauvage où nous allons rencontrer des hommes et des femmes qui, à travers leur activité, contribuent à valoriser et à préserver cet environnement si fragile.
Qu’est-ce que la marque Esprit parc national ?
Tout au long de ce voyage dans le Parc national des Ecrins, nous avons rencontré des professionnels (guides, producteurs, restaurateurs, hébergeurs…) marqués Esprit parc national.
Il y a quelques années, on découvrait la marque Esprit parc national lors d’un voyage dans le Parc national de La Réunion. Créée par les parcs nationaux français, la marque Esprit parc national a pour but de valoriser les acteurs du territoire qui respectent les valeurs du parc national. Ainsi, les personnes qui font leur activité (sorties guidées, hébergements, restauration, artisanat ou encore des productions agricoles) dans l’aire d’adhésion, c’est à dire dans les communes adhérentes à la charte du parc national, et qui le font dans une démarche de préservation et de mise avant de l’espace naturel et de l’histoire locale peuvent être marquées Esprit parc national.
Dans nos voyages, nous aimons mettre en avant les initiatives positives. Outre les idées de visites et de randonnées, vous trouverez donc dans ce guide nos bonnes adresses et nos activités coups de cœur proposées par des personnes essentiellement marquées Esprit parc national.
Une semaine dans le Parc national des Ecrins : notre itinéraire en road trip
Jour 1 : Le lac de Serre-Ponçon et Embrun
Jour 2 : L’Argentière-la-Bessée et le vallon du Fournel
Jour 3 : La Vallouise
Jour 4 : Le col du Lautaret
Jour 5 : La Grave et le glacier de la Girose
Jour 6 : Besse-en-Oisans et le plateau d’Emparis
Jour 7 : La vallée du Vénéon, Saint-Christophe-en-Oisans et la Bérarde
Les parcs nationaux de France sont composés d’un cœur de parc , l’espace le plus réglementé et protégé, et d’une aire d’adhésion, les communes autour du cœur de parc qui respectent la charte du parc national, à savoir la préservation du patrimoine naturel et culturel.
Pour les Ecrins, le cœur de parc national fait 925 km² et l’aire d’adhésion fait 1 788 km2. Une semaine ne suffit donc pas pour visiter tout le Parc national. Rien qu’en termes de randonnées, le Parc national entretient plus de 750 km de sentiers.
Durant notre voyage d’une semaine dans le Parc national des Écrins, nous avons changé de lieu chaque jour pour couvrir au maximum le massif et saisir toute sa diversité.
On a commencé le voyage dans le sud du massif, dans le environs du lac de Serre-Ponçon, pour terminer dans le nord au cœur des glaciers.
Visiter les environs d’Embrun
Pour la petite histoire, il y a 10 ans, nous étions déjà venus de l’autre côté de la Durance, dans la vallée du Guil, à Guillestre et Mont-Dauphin où nous avions d’ailleurs visité la Place forte qui figure parmi les fortifications de Vauban inscrites à l’UNESCO. Cette fois, nous découvrons les environs d’Embrun et du lac de Serre-Ponçon qui font partie de l’aire d’adhésion optimale du Parc national.
Nous retrouvons Jean-François, le responsable du secteur de l’Embrunais du Parc National des Ecrins à la Maison du Parc national à Châteauroux-les-Alpes. Ensemble, nous partons pour Réallon et les Gourniers pour randonner.
À l’âge de bronze, le village était déjà habité comme l’en attestent des fouillent archéologiques qui ont permis de retrouver des bijoux (torques, bracelets, pendentifs) qui sont aujourd’hui conservés dans différents musées. La commune est toujours habitée et offre l’une des portes d’entrée du cœur de Parc national.
Au départ des Gourniers, un joli hameau des avec des maisons en pierre et son église, Saint-Pelade, construite au XVIème siècle, nous partons pour la chapelle Saint-Marcellin en suivant le torrent de Chargès. Sur le chemin, nous nous arrêtons à la marmite de géant, un bassin creusé par la force de l’eau de la cascade.
Le panorama est magnifique avec, au loin, dominant la vallée, les aiguilles de Chabrières (2403 m) et, de l’autre côté, la pointe de la Diablée, une imposante pyramide rocheuse.
La balade de 4,7km aller/retour monte légèrement et un peu plus sur la fin pour atteindre la chapelle Saint-Marcellin (+275m de dénivelé). Une fois arrivés à destination, Jean-François nous montre en face, dans la paroi rocheuse, une aire d’aigle royal.
L’aigle royal fait partie des espèces protégées qui sont considérées comme rares en Europe. Ce rapace d’environ 2 mètres d’envergure avait quasiment disparu des Alpes mais aujourd’hui, grâce aux différentes actions mises en place pour protéger l’espèce, plusieurs couples repeuplent peu à peu le Parc national.
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Après un rapide pique-nique, nous rejoignons ensuite le village de Réallon pour une deuxième randonnée. Au départ du parking de la Coste, le chemin monte progressivement jusqu’au fort de Réallon.
Les historiens ont peu d’archives sur le fort de Réallon, mais on sait qu’il existait déjà en 1371. Construit sur un plateau dans les hauteurs du village, il a finalement été rasé en 1558 à la demande de l’archevêque d’Embrun. Il n’en reste aujourd’hui que 2 donjons (la tour carrée rénovée en 2017 et la tour semi-circulaire dite “tour à la gorge” rénovée en 2013) qui sont reliées par une muraille.
La randonnée dure 1h aller-retour, et fait 2,4km pour un dénivelé de +175m.
Au départ de Réallon, vous pouvez aussi aller voir la cascade de la Pisse. Vous pouvez aussi rejoindre le hameau des Gourniers à pied en empruntant le GR50.
En fin de journée, nous nous rendons au village de Puy-Sanières, juste au-dessus du lac de Serre-Ponçon, pour rencontrer Delphine et Emmanuel du domaine viticole du Mont Guillaume.
Delphine et Emmanuel, originaires de Bourgogne, ont décidé de réhabiliter les vignobles de l’Embrunais. Sur un ancien vignoble abandonné depuis plus de 40 ans, le couple a replanté des cépages anciens locaux comme le mollard. Les vignes, à une altitude moyenne de 880 mètres, sont parmi les plus hautes en altitude de France et poussent dans un environnement unique et préservé.
Déjà produits en agriculture biologique, leurs vins IGP Vin des Hautes-Alpes sont également marqués Esprit parc national, ce qui signifie que Delphine et Emmanuel cultivent les raisins dans le respect de la charte nationale. Outre le respect de l’environnement, ils doivent préserver le bâti comme ces petits abris en pierre qui permettaient autrefois aux vignerons de s’abriter quand ils travaillaient dans les vignes.
Nous avons pu visiter une partie de leur vignoble qui surplombe le lac de Serre-Ponçon, offrant une magnifique vue à 360 degrés sur plusieurs sommets comme le Morgon, le Mont Guillaume, les aiguilles de Chabrières…
Pour en savoir plus sur le Domaine du Mont Guillaume : https://www.espritparcnational.com/consommer-local/boissons/domaine-mont-guillaume-vin-rouge-entre-lacs-montagne-31436
Où dormir dans les environs d’Embrun ?
Nous avons passé la nuit à la Ferme de beauté tenue par Nathalie.
Nathalie a décidé de rénover une ancienne ferme du XVIIIe siècle pour en faire un lieu d’accueil et de bien-être. Marquée Esprit parc national – Ecrins, pour sa maison d’hôtes, elle respecte la charte de la marque pour l’entretien des lieux et les services qu’elle propose.
Pour la rénovation, elle a par ailleurs utilisé des matériaux respectueux de l’environnement, disponibles localement, en gardant et en mettant en valeur le bâti ancien. Le résultat est magnifique ! Nous avons dormi dans l’une des chambres de l’étage et sommes tombés amoureux des vieilles poutres mélangées à un aménagement moderne comme les douches à l’italienne dans la chambre. Nathalie propose également des repas à base de produits locaux et bio, une cuisine maison délicieuse, généreuse et gourmande.
Pour en savoir plus sur la Ferme de beauté : https://www.espritparcnational.com/preparer-sejour/hebergements/hebergements/ferme-beaute-29259
Visiter L’Argentière-la-Bessée et le vallon du Fournel
Pour cette deuxième journée dans le Parc national des Ecrins, nous prenons la route pour l’Argentière-la-Bessée.
On rejoint Christophe, accompagnateur en montagne, pour visiter avec lui le vallon du Fournel. Avec Vagabond’Altitude, il propose des balades et randonnées marquées Esprit parc national – Ecrins dans le Parc national.
Le vallon du Fournel est un lieu préservé qui cache un trésor : la réserve biologique des Deslioures dans laquelle on trouve plus de 900 variétés de fleurs différentes dont l’emblématique Reine des Alpes, également appelées le Chardon Bleu des Alpes ou le Panicaut des Alpes.
Cette plante a quasiment disparu à cause de l’activité pastorale et de la cueillette intensive due à la beauté de la fleur. Les bêtes mangeant les jeunes pieds et les fleurs n’ayant pas eu le temps de produire des graines, le Chardon bleu ne pouvait plus se reproduire.
Par chance, un agriculteur a décidé de pratiquer la fauche tardive sur sa parcelle, ce qui a permis au Panicaut des Alpes de subsister sur une parcelle et, en devenant une plante protégée, elle a pu se déployer à nouveau. On en trouve maintenant sur une superficie de 40 ha dans la vallée du Fournel, dont 17 ha juste dans la réserve des Deslioures. Ainsi, la réserve biologique des Deslioures a été classée Natura 2000 et elle abrite aujourd’hui l’une des plus grosses populations d’Europe de Chardon bleu.
Christophe nous explique toute l’histoire de la vallée mais également les consignes pour bien respecter cet environnement si précieux. Il nous explique ainsi que dans la nature, il ne faut pas laisser de trace. Rester sur les chemins balisés, ramasser ses déchets, ne pas cueillir des plantes… D’ailleurs, la réglementation en cœur de Parc national interdit la cueillette de toutes les plantes, qu’elles soient protégées ou non
Pour voir la floraison des Chardons Bleus, l’idéal est de se rendre dans le vallon du Fournel à la mi-juillet.
À lire également :
- En savoir plus sur Christophe de Vagabond’Altitude
- Découvrir la réserve des chardons bleus
- La randonnée pour rejoindre la réserve biologique des Deslioures
Après avoir mangé au restaurant Autour du Four qui est également marqué Esprit parc national – Ecrins, nous visitons les mines d’argent de L’Argentière-la-Bessée.
L’Histoire de L’Argentière est marquée par l’activité industrielle due notamment à la présence des mines d’argent du Fournel exploitées dès le Moyen-Âge, du Xe au XIIIe siècle puis au XIXe siècle. Après la fermeture des mines d’argent en 1908 suite à l’épuisement du plomb argentifère, c’est finalement la production d’aluminium qui a pris le relais dans la vallée au début du XXe siècle. La production d’aluminium nécessitant beaucoup d’énergie, le site de L’Argentière-La Bessée était propice à l’installation d’une centrale hydroélectrique car la commune se situe au confluent de la Durance et de la Gyronde.
Le paysage est encore marqué par ce passé industriel intense comme l’en témoigne l’horloge des Hermes. Cette tour construite en 1922 sur les hauteurs de la ville donnait l’heure à tous les ouvriers de la ville à l’aide de ses quatre cadrans.
La visite des mines d’argent du Fournel est vraiment intéressante car elle nous emmène dans les galeries et nous replonge dans le temps. Outre la visite guidée qui est vraiment top, les mines peuvent se visiter de manière ludique en participant à l’un des escape games aménagés dans les galeries.
En savoir plus sur la visite des Mines d’argent du Fournel : https://www.espritparcnational.com/preparer-sejour/visites-sites/toutes-visites-site/argent-fournel-musee-mines-argent-29464
Visiter la Vallouise : le village de Vallouise-Pelvoux
Le village de Vallouise-Pelvoux, commune dans l’aire d’adhésion du Parc national des Ecrins, a gardé son architecture authentique. Nous retrouvons Elsa Giraud, guide-conférencière à l’Atelier d’histoire pour une visite guidée du village.
Elsa, historienne véritablement passionnée du patrimoine, a créé l’Atelier d’histoire en 2011 pour rendre l’histoire accessible aux petits et aux grands. À ce titre, elle propose des visites guidées classiques mais aussi des visites ludiques adaptées aux plus jeunes.
Notre visite de Vallouise débute à l’église Saint-Etienne. On n’a pas la date exacte de la construction de l’église mais l’architecture est typique des églises de la seconde moitié du XVème siècle. L’église a ensuite été embellie avec l’ajout au XVIème siècle d’un porche en marbre rose et d’une peinture murale représentant Saint-Christophe.
D’après la légende, Saint-Christophe (celui qui porte le Christ) était un géant qui aidait les gens à traverser le torrent. Puis un jour, il aida un enfant à traverser et c’était finalement le Christ.
La peinture de Saint-Christophe fut en partie recouverte par celle de Saint-Vinvent à la fin du XIXème siècle, ne laissant apparaître que les jambes du géant.
L’intérieur de l’église est également intéressant car on peut y voir un retable en bois doré du XVIème siècle et de grands fonds baptismaux en marbre rose de Guillestre. Elsa nous raconte que ces trésors sont malheureusement en proie aux vols.
Au XVIIIe siècle, tout l’intérieur de l’église était peint. Il ne reste aujourd’hui qu’une partie de ces peintures murales, notamment sur l’une des chapelles dans l’entrée. Juste à côté de l’église Saint-Etienne se trouve la chapelle des Pénitents avec ses jolies fresques du XVIIIème siècle sur sa façade.
La visite du village de Vallouise continue dans les petites ruelles où nous passons devant des maisons anciennes typiques de la région : en bas l’étable ou l’écurie, au premier étage la maison d’habitation (le logis) et au second étage la grange qui servait à sécher et à conserver les récoltes. On remarque d’ailleurs que les granges ne sont pas totalement hermétiques car des trous d’aération permettaient de faire circuler l’air. Dans ces maisons traditionnelles, l’escalier était à l’extérieur. Pour aller d’un étage à l’autre, il fallait donc sortir, emprunter les escaliers et contourner la maison par un balcon (une coursière).
Pour terminer la visite, notre guide nous emmène devant une maison pour nous montrer un joli cadran solaire. Elsa nous explique que ce cadran solaire est unique. En effet, le nom du commanditaire y figure et, chose rare, c’est le nom d’une femme. À l’époque de sa réalisation, en 1840, c’était normalement le nom du mari qui y figurait. Mais la propriétaire, la marquise de Bardonèche, était veuve et voulait faire savoir qu’elle était maintenant la maîtresse de maison.
La visite de Vallouise avec Elsa était vraiment intéressante.
En savoir plus sur les visites guidées d’Elsa Giraud : https://recherches-historiques.com/decouvrir-lhistoire/calendrier-des-visites-guidees/
Nous avons aussi profité de notre passage dans la vallée de la Vallouise pour aller rencontrer des producteurs de fromages de chèvre marqués Esprit parc National – Ecrins.
La Ferme des Ecrins, ouverte par Richard et Muriel Alliey il y a près de 30 ans, respecte la charte de la marque. Avec le lait de leurs 60 chèvres qui pâturent dans la nature, au milieu des magnifiques montagnes du massif des Écrins, ils produisent différents fromages (du fromage frais, des crottins, des tommes, du bleu de chèvre…) qui sont ensuite vendus directement à la ferme ou sur les marchés locaux (marché de Vallouise les jeudis matins de février à fin octobre et le marché de Briançon les mercredis et dimanches matins de mars à fin octobre).
En savoir plus sur la ferme des Ecrins : https://www.espritparcnational.com/consommer-local/cremerie/fromages-chevre-crottins-nature-fines-herbes-poivre-ail-ciboulette-echalotte-hysope-29683
Où dormir à Vallouise-Pelvoux ?
Nous avons passé la nuit au gîte hôtel de la Blanche, marqué Esprit parc National – Ecrins. La maison, construite en 1651, est tenue par Karine et Laurent. Nous avons beaucoup aimé l’ambiance conviviale où nous mangeons à table avec d’autres randonneurs. La cuisine maison met en valeur les produits locaux.
En savoir plus sur le gîte hôtel de la Blanche : https://www.espritparcnational.com/preparer-sejour/hebergements/hebergements/gite-auberge-blanche-29304
Visiter le col du Lautaret
Notre voyage dans le Parc national des Ecrins continue dans les environs du col du Lautaret. Lors de notre voyage à vélo sur la Route des Grandes Alpes, nous avions franchi le col et étions directement redescendus dans la de la Guisane (Serre-Chevalier vallée) pour visiter Le Monêtier-les-Bains. Cette fois, nous retrouvons Cyril, un garde du Parc national, pour découvrir le faune et la flore si uniques du col du Lautaret.
Le col du Lautaret est situé à la frontière des Alpes du Sud et du Nord, à la jonction du climat méditerranéen et montagnard, entre les roches sédimentaires et les massifs cristallins. C’est un territoire exceptionnel pour la biodiversité. On trouve ici plus de 1500 espèces végétales, soit 1/3 des plantes indigènes qu’on a en France métropolitaine.
Randonner sur le sentier des Crevasses
Nous partons de bonne heure sur le sentier des Crevasses, une randonnée facile de 6km qui offre une vue panoramique sur la vallée de la Haute Romanche surplombée par le glacier de la Meije. Le sentier des crevasses permet d’observer une grande variété de faune et flore présente dans la Réserve naturelle nationale des pics du Combeynot.
Nous croisons différentes espèces de fleurs : le Lys Martagon, la Gentiane, l’Arnica ou encore des orchidées sauvages comme l’Orchis Vanille (Nigritelle noire). En partant tôt le matin, nous avons aussi la chance d’observer de nombreux oiseaux : Chocard à bec jaune, Merle à plastron, Niverolle alpine, Rougequeue noir… Nous avons aussi eu la chance de voir un aigle royal, un gypaète barbu ainsi qu’une multitude de marmottes.
Après le belvédère, la randonnée du sentier des Crevasses permet d’aller jusqu’aux lacs du glacier d’Arsine. Pour cela, comptez 7-8h de marche pour parcourir les 21km aller-retour. La randonnée jusqu’aux lacs du glacier d’Arsine est plus difficile avec des passages qui peuvent donner le vertige mais le paysage est vraiment magnifique !
Après un pique-nique face à la Meije, nous faisons demi-tour pour nous rendre au Jardin du Lautaret.
Visiter le Jardin du Lauraret
Le Jardin du Lautaret, dont la visite est marquée Esprit parc National – Ecrins, situé à 2100 m d’altitude, a été ouvert en 1899.
On peut y voir une magnifique collection de 2000 espèces de fleurs des montagnes du monde entier (de l’Himalaya, du Caucase, des Andes…).
Mais le Jardin Lautaret est plus qu’un jardin botanique. Créé par le professeur Jean-Paul Lachmann de l’Université Grenoble Alpes, le Jardin dépend de l’Université Grenoble Alpes et du CNRS et continue aujourd’hui d’accueillir des scientifiques pour la recherche sur les plantes alpines. Nous visitons d’ailleurs le laboratoire où les chercheurs répertorient et étudient ces plantes qui poussent dans les milieux extrêmes de haute altitude.
Le jardin est magnifique. La visite dure 1h30.
En savoir plus sur le Jardin du Lautaret : https://www.espritparcnational.com/preparer-sejour/visites-sites/toutes-visites-site/visite-jardin-lautaret-29537
Où dormir dans les environs du col du Lautaret pour profiter du meilleur du Parc national des Ecrins ?
Nous avons passé la nuit au Rebanchon au cœur du village du Casset. Marqué Esprit parc national – Ecrins, ce gîte-hôtel tenu par Charléric et Jocelyne est un établissement cosy. Les chambres sont joliment décorées. Nous avons apprécié les clins d’œil à la montagne un peu partout comme les panneaux qui indiquent la distance des chambres comme les distances sur les sentiers de randonnée.
Charléric et Jocelyne sont très accueillants. Ils proposent le dîner le soir avec des produits locaux. Leur cuisine est excellente et très copieuse ! Un vrai régal ☺️
En savoir plus sur le Rebanchon : https://www.espritparcnational.com/preparer-sejour/voyage-handicap/hebergements/rebanchon-hotel-31493
Visiter La Grave et le glacier de la Girose
Après le col du Lautaret, nous découvrons la vallée de la Haute Romanche avec le village de La Grave et le glacier de la Girose.
Initiation à l’alpinisme au glacier de la Girose sur le massif des Écrins
Nous retrouvons Frédéric, guide de haute montagne à La Grave, pour une initiation à l’alpinisme. Frédéric et sa femme Émilie ont fondé Roc Écrins pour partager leur passion en proposant des stages d’alpinisme, d’escalade et de ski.
On devait faire cette initiation d’alpinisme au glacier Blanc mais ayant peu de temps, et l’accès au glacier nécessitant une randonnée au préalable, nous sommes finalement allés au glacier de la Girose.
Le glacier de la Girose est facilement accessible grâce à un téléphérique qui monte jusqu’à 3200 m d’altitude depuis le village de la Grave. Le téléphérique en lui-même vaut déjà la visite car il offre un panorama de fou sur la Meije et ses glaciers. Une fois arrivés à destination, sans faire d’alpinisme, vous pouvez déjeuner au restaurant d’altitude qui donne directement sur le glacier et visiter la grotte de glace.
Dès notre arrivée au glacier, nous sommes époustouflés, par la vue qui est magnifique, mais aussi par l’altitude. Nous sommes des Bretons de la côte, nous n’avons vraiment pas l’habitude d’être à plus de 3000 m d’altitude !
Frédéric nous équipe et nous donne les consignes pour avancer en sécurité. Nous avons des crampons, un piolet, un casque et sommes encordés. À première vue, le glacier semble sans danger mais en réalité, le réchauffement climatique a malheureusement des impacts plus ou moins visibles sur le glacier, sur les crevasses et les séracs. Cela augmente les risques pour les alpinistes.
Comme nous partons assez tard dans la matinée, Frédéric décide de nous emmener jusqu’au point de vue sur les hauteurs du glacier de la Girose. La balade, courte, longe une parole rocheuse escarpée dans laquelle on remarque des grimpeurs. Nous passons par-dessus des crevasses, fines mais suffisamment larges pour qu’on y enfonce nos jambes par mégarde.
Notre guide nous explique que les alpinistes partent au milieu de la nuit pour arriver aux sommets au petit matin. La neige forme des ponts au-dessus des crevasses et la nuit, les températures glaciales permettent de les consolider. Au lever du jour et tout au long de la journée, ces ponts se fragilisent et il devient alors impossible de marcher dessus sans risquer une chute.
Roc Écrins : coup de cœur pour cette agence engagée
Roc Écrins, marquée Esprit parc national – Ecrins, est une agence qui organise des séjours outdoor dans le respect de l’environnement.
Ainsi, les voyageurs peuvent arriver en train à l’agence à L’Argentière-la-Bessée (il existe des trains directs de nuit depuis Paris). Pour les hébergements et les repas, l’agence va choisir des prestataires qui font attention à leur impact écologique et qui, dans la plupart des cas, sont eux-mêmes marqués Esprit parc national – Ecrins.
Roc Écrins propose des sorties à la demi-journée, à la journée ou même sur plusieurs jours avec nuits dans des refuges.
En savoir plus sur Roc Écrins : Découvrir différentes sorties proposées par Frédéric pour Roc Écrins.
Visiter La Grave
Après notre sortie au glacier de la Girose, on se balade dans le village de La Grave. Le village, à l’architecture préservée, est labellisé “Plus beaux villages de France”. Ses maisons en pierre du XVIIe siècle sont faites de blocs de schiste ou de tuf et les toits sont recouverts d’ardoise ou de lauze.
Nous empruntons les petites ruelles appelées les trabucs, pour atteindre les hauteurs du village jusqu’à l’église Notre-Dame-de-l’Assomption. Cette jolie église est entourée du cimetière avec des tombes fleuries couronnées de croix de bois. Le point de vue sur le massif des Écrins et la vallée de la Romanche est magnifique !
Avant de quitter la vallée de la Romanche, on prend la route pour le lac du Pontet, situé sur la commune de Villar d’Arène. On peut monter en voiture et marcher 10-15 minutes seulement pour atteindre le lac depuis le parking. On vous conseille de faire le tour du lac pour voir des orchidées sauvages et apprécier le panorama exceptionnel.
Visiter Besse-en-Oisans et le plateau d’Emparis : admirer une vue panoramique sur le Parc national des Ecrins
Après le col du Lautaret et la vallée de la Romanche, on pouvait difficilement imaginer un autre endroit aussi beau dans le massif des Écrins. Mais le village de Besse-en-Oisans et le plateau d’Emparis ont largement relevé le défi.
Visiter Besse-en-Oisans
Besse-en-Oisans est un joli village à l’architecture typique en pierre et en bois.
Nous retrouvons Roger, un habitant de Besse également bénévole à la Maison départementale des alpages de l’Isère, un musée avec des expositions dédiées au pastoralisme marqué Esprit parc national – Ecrins.
Roger nous explique que la route est arrivée très tardivement à Besse-en-Oisans, ce qui explique que le village est resté très authentique. Les gens ici vivaient ici quasiment en auto-suffisance : ils mangeaient ce qu’ils faisaient pousser et avaient quelques troupeaux menés par les bergers. Les soirs, ils faisaient des veillées et dormaient sur des lits en paille.
Aujourd’hui, les champs ont disparu mais il y a encore des potagers un peu partout autour du village. Les anciens ont gardé un lien très fort entre eux et prennent plaisir à transmettre ce passé tellement différent de ce qu’on connaît maintenant.
Où manger à Besse-en-Oisans ?
Lors de notre passage à Besse-en-Oisans, nous avons déjeuné au restaurant du gîte d’étape Le Sarret. Une excellente adresse ! Les Crozets gratinés au feu de bois sont la spécialité de la maison. Le menu unique ne proposait d’ailleurs rien d’autre : une entrée, puis les crozets servis au choix sans accompagnement, avec de la charcuterie, de la viande mijotée ou de la viande de bœuf, puis le dessert. Les portions sont très généreuses !
Randonner au plateau d’Emparis
Après la visite de Besse-en-Oisans, nous prenons la route pour le plateau d’Emparis. La route est un bien grand mot car il s’agit en réalité d’une piste carrossable où deux voitures peuvent difficilement se croiser. Mais la piste est en excellent état ! Vous pouvez aussi rejoindre le plateau d’Emparis en randonnant depuis le bourg de Besse-en-Oisans. Dans ce cas, il vous faudra 6-7h pour parcourir les 1000 m de dénivelé depuis le village.
Le plateau d’Emparis, situé à plus de 2000 m d’altitude, est une étape obligatoire lors d’un voyage dans le massif des Écrins. Le GR54 qui permet de faire tout le tour de l’Oisans et du massif des Écrins passe d’ailleurs par ici.
Nous arrivons au parking aménagé sur le plateau et partons en randonnée faire le tour des lacs.
Conseil : pour cette randonnée, prenez la boucle par la gauche en direction du col du Souchet. Il y a environ 300 m de dénivelé sur 9km. En prenant par la gauche, le dénivelé est progressif alors qu’en prenant la boucle par la droite, vous allez devoir affronter ce dénivelé sur très peu de mètres et allez devoir monter “un mur”.
Le tour des lacs du plateau d’Emparis permet d’avoir une vue panoramique sur le massif de la Meije et ses glaciers, sur les aiguilles d’Arves et sur les Grandes Rousses au niveau de l’Alpe d’Huez. On peut aussi voir de nombreuses espèces végétales comme des orchidées sauvages ou encore des Edelweiss.
La randonnée permet de passer devant le lac Lérié et le lac Noir. En fonction de la saison, vous passez aussi devant le lac Cristallin mais lors de notre voyage (en juillet), il était déjà asséché.
Chaque nouvelle journée dans le Parc national des Ecrins est une journée d’émerveillement. On se dit tous les jours qu’on ne peut pas voir mieux et finalement, bien que différents, les nouveaux panoramas qu’on découvre sont tout aussi époustouflants que ceux de la veille. Après le glacier de la Girose, c’est exactement ce que nous avons ressenti pour le plateau d’Emparis et pour le joli village de Besse-en-Oisans.
Où dormir à Besse-en-Oisans ?
Nous avons ensuite dormi chez Marie-Thérèse qui tient la chambre d’hôtes Escale en Oisans pour qui nous avons eu un gros coup de cœur.
Marie-Thérèse a beaucoup voyagé, a vécu aux 4 coins du monde et a de nombreuses histoires passionnantes à raconter.
Également marquée Esprit parc national – Ecrins, Marie-Thérèse a rénové la maison en utilisant des matériaux respectueux de l’environnement et en mettant en valeur le bâti ancien. Les chambres sont spacieuses et disposent d’un balcon qui offre une vue magnifique.
En dormant chez Marie-Thérèse, on a vraiment l’impression d’être à la maison. Elle est généreuse, accueillante et véritablement passionnée. D’ailleurs, ça se ressent aussi dans sa cuisine qui est excellente et très gourmande.
En savoir plus sur Escale en Oisans : https://www.espritparcnational.com/preparer-sejour/hebergements/hebergements/escale-oisans-30366
Visiter Saint-Christophe-en-Oisans et la Bérarde dans le coeur des Écrins
On termine notre semaine dans le massif des Écrins dans le cœur du Parc national à Saint-Christophe-en-Oisans, dans la vallée du Vénéon.
Visiter Saint-Christophe-en-Oisans, le berceau de l’alpinisme
La commune de Saint-Christophe-en-Oisans recouvre 1/5ème du territoire du Parc national des Ecrins. Située en plein cœur du Parc national, c’est un espace préservé, sauvage, qui nous plonge au milieu des sommets les plus mythiques du massif des Écrins. C’est une destination qui est d’ailleurs devenue très rapidement le fief de l’alpinisme.
Avant la création du Parc national des Ecrins, c’est ici qu’est né le “Parc national de la Bérarde” en 1913. À cette époque, les personnes avaient déjà conscience qu’il fallait préserver ce territoire si unique.
En 1995, c’est également ici qu’est née la première Réserve intégrale de France, la réserve intégrale du Lauvitel, 700 ha de montagne totalement protégés, sans aucune fréquentation humaine sauf pour le suivi scientifique.
Dans le centre du village de Saint-Christophe-en-Oisans, ne manquez pas le musée Mémoires d’alpinismes. On a adoré la visite qui nous plonge dans l’histoire de la vallée, de l’alpinisme, des guides et aussi des femmes alpinistes habituellement trop peu mises en avant. Le musée est bien fait avec l’exposition d’objets utiles à l’alpinisme, des photos anciennes, des vidéos, des maquettes…
Juste en face du musée, vous pouvez aussi faire un tour au cimetière qui est un lieu de mémoire sur l’histoire de l’alpinisme dans la région. On trouve ici des tombes de nombreux alpinistes qui ont perdu la vie en essayant de gravir les sommets mythiques mais aussi le nom de famille de célèbres lignées de guides comme Gaspard, Faure, Turc, Paquet, Rodier… C’est d’ailleurs ici qu’est enterré Pierre Gaspard, l’enfant du pays vainqueur de la Meije qui a emmené Boileau de Castelnau au sommet.
En savoir plus sur Saint-Christophe-en-Oisans et le musée Mémoires d’alpinismes : https://www.oisans.com/patrimoine-culturel/musee-memoires-dalpinismes/
Randonner jusqu’au refuge de Temple Ecrins
Nous reprenons la route pour la Bérarde, le dernier hameau quand on s’enfonce dans la vallée du Vénéon. La route pour rejoindre la Bérarde est impressionnante. Elle n’est pas suffisamment large pour que 2 voitures se croisent et elle longe le vide.
La Bérarde est le point de départ de nombreuses randonnées. Nous empruntons le sentier qui suite le Vénéon pour rejoindre le refuge de Temple Ecrins en passant par le refuge du Carrelet.
La première partie jusqu’au refuge du Carrelet est simple et monte très légèrement. Après le refuge du Carrelet, le sentier de sépare et un panneau proposé d’aller d’un côté au refuge Temple Ecrins et, de l’autre, au refuge de la Pilatte. Malheureusement, depuis 2 ans, ce dernier a dû fermer définitivement ses portes. En effet, construit au bord du glacier de la Pilatte, le recul du glacier a déstabilisé la roche qui s’effondre peu à peu, déchirant au passage le refuge. C’est une conséquence du réchauffement climatique et de la fonte des glaciers : les montagnes sont soudées par de permafrost sous la roche mais en fondant, les roches ne tiennent plus.
À partir de l’intersection entre les 2 refuges, la montée jusqu’au refuge Temple Ecrins peut commencer. Elle est longue, très longue car on monte près de 300 m de dénivelé en 1km, un total de 54 lacets. Le jour de notre montée, il faisait extrêmement chaud. Heureusement, quelques arbres nous offraient un peu de répit face à la chaleur intense.
Une fois les arbres passés, le refuge se trouve à seulement 10min de marche. Il faut attendre d’être à son niveau pour enfin l’apercevoir.
Dormir dans un refuge de montagne dans le cœur du Parc national des Ecrins
Nous arrivons au refuge après 3h de marche. Temple Ecrins, sur le versant Sud-Ouest de la Barre des Écrins (4102 m d’altitude), est situé à 2410 m d’altitude. Le panorama est extraordinaire. On peut observer les plus hauts sommets du massif avec d’innombrables glaciers comme le vallon de la Pilatte et son glacier.
Géré par le Club alpin français, nous avons eu un énorme coup de cœur pour ce refuge qui a été rénové avec des matériaux éco-responsables.
Marqué Esprit parc national – Ecrins, Temple Ecrins propose de délicieux repas cuisinés avec de bons produits. Marie, qui s’occupe du refuge, utilise également des produits respectueux de l’environnement pour nettoyer le refuge. L’électricité est fournie à l’aide de panneaux solaires qui chauffent aussi l’eau chaude pour les sanitaires.
Les dortoirs sont conçus de manière à offrir quand même de l’intimité. On a beaucoup aimé pouvoir rencontrer des alpinistes qui passaient la nuit au refuge avant de partir à la conquête des sommets au petit matin.
Le lendemain matin, sur le sentier retour, nous sommes tombés nez à nez avec un chamois et des marmottes. Quel bonheur de croiser ces animaux qui vivent ici paisiblement.
En savoir plus sur Temple Ecrins : https://www.espritparcnational.com/preparer-sejour/hebergements/hebergements/refuge-temple-ecrins-29658
À lire également : La randonnée jusqu’au refuge de Temple Ecrins depuis la Bérarde.
Parc national des Ecrins : une réglementation à respecter pour préserver l’environnement
Le cœur du Parc national est soumis à une réglementation stricte. Il n’est pas interdit au public mais il y a des règles qu’il faut vraiment respecter :
- les chiens sont interdits, même tenus en laisse,
- la cueillette est interdite au même titre que le prélèvement de minéraux/fossiles,
- les déchets doivent être ramassés et ramenés avec soi,
- la chasse est interdite,
- pas de feu,
- le camping est interdit mais le bivouac est autorisé de 19h à 9h à condition d’être à plus d’une heure à l’intérieur des limites du cœur de parc,
- les voitures et les vélos sont interdits…
Si on veut continuer à préserver toute la biodiversité qui rend le Parc national des Ecrins si unique, c’est vraiment important de suivre ces règles.
À chaque entrée de coeur de Parc, vous avez des panneaux qui indiquent le tracé des sentiers, une liste d’espèces animales et végetales qu’on peut y trouver ainsi qu’un rappel de la réglementation. Le cœur de Parc est ensuite délimité par des marquages aux couleurs du drapeau français bleu-blanc-rouge.
On espère que ce guide sur le Parc national des Ecrins vous donnera envie de découvrir ce magnifique territoire. Ce voyage a été organisé en partenariat avec l’Office français de la biodiversité (OFB) pour la marque Esprit parc national et le Parc national des Ecrins. On a pris énormément de plaisir à parcourir le massif et à rencontrer ces hommes et ces femmes qui œuvrent pour un tourisme plus responsable.
À bientôt pour de nouvelles aventures 🙂